Un club bien fréquenté – Les « Truands Baveux » se « rencontrent » au Sébasto – 1924

Publié le : 10 mars 20203 mins de lecture

Maria l’Ivrognesse, membre du Club des « Truands Baveux », sait parfaitement stimuler l’épilepsie, que d’aucuns nomment le « haut mal ». Maria l’Ivrognesse sait également être la mère désolée à la recherche d’une arche à sec pour abriter son bébé. Elle pleure au « commandement » et connaît tous les agents, ceux qui, philosophes, haussent les épaules lorsqu’elle est trop ivre, ceux qui l’emmènent aux postes et ceux qui l’ignorent, mais qu’elle connaît.

Maria l’Ivrognesse est une fausse mendiante, mais qui aime sans discernement. Elle connut d’abord l’amour de Léon Bonato, président du Club des « Truands Baveux », où l’on forme de vrais « compagnons torche-culs, tire-laines, vide goussets et faux estropiés, manchots, à l’occasion boxeurs et culs-de-jatte volontiers coureurs à pied lorsque le guet les poursuit ».

Léon Bonato, président imputrescible du Club des « Truands Baveux », avait interdit à deux néophytes, Marcel Palarie et Raymond Prétigny le droit et l’honneur du sociétariat de son association. Pourquoi fallut-il que Maria l’Ivrognesse, oublieuse de tout devoir, se promena au bras de Marcel Palarie vers le « Sébasto » l’autre nuit ?

La fatalité chère aux capitaines de navires de guerre fit se rencontrer, d’une part, Léon Bonato, amant premier de Maria l’Ivrognesse et président du Club, et, d’autre part, Maria, Marcel Palarie et son féal Raymond Prétigny.

Il y eut bataille.

Palarie reçut un coup de couteau au ventre. Il fut à l’Hôtel-Dieu, puis à Lariboisière.

Raymond Prétigny, gratifié d’un coup de lame à la poitrine, « marqua le coup », mais partit avec Maria l’Ivrognesse, qui le pansera sans doute.

Quant à Bonato, s’étant prestement réfugié dans des lieux seuls connus des « Truands Baveux », la police le recherche.

Paris-Soir, 4 novembre 1924

Palarie, « truand baveux » de première classe, blessé à coups de couteau, était soigné à Lariboisière. Le 2 novembre, des amis vinrent le voir et, le 2 novembre, il quittait l’hôpital paisiblement, étant guéri de son coup de couteau. C’est tout. Des gens bien intentionnés avaient vu un groupe mystérieux entourant le lit du blessé, lui apportant des vêtements de rechange et bousculant tout le personnel de l’hôpital.

Hélas, il n’est rien de cela. Tant pis pour les amateurs. Palarie, truand baveux, est sorti, tout simplement, les mains dans les poches, de l’hôpital, parce qu’il était en bonne santé.

Paris-Soir, 8 novembre 1924

Plan du site