Que savez-vous sur la cathédrale Notre-Dame de Paris ?

Publié le : 29 décembre 202011 mins de lecture

L’une des cathédrales européennes les plus belles et les plus visitées est Notre-Dame à Paris. Symbole du catholicisme, l’édifice est un monument parisien.

Construite dans le style architectural du début de la période gothique, Notre-Dame de Paris est l’une des plus anciennes cathédrales d’Europe, visitée chaque année par des millions de touristes et de pèlerins du monde entier. Pour certaines raisons, ce bâtiment est une exception, une pièce unique dans l’histoire des cathédrales gothiques.

La cathédrale Notre-Dame de Paris, communément appelée Notre-Dame, est l’un des monuments les plus emblématiques de Paris et de la France. Elle est située sur l’île de la Cité et est un lieu de culte catholique, siège de l’archidiocèse de Paris, dédiée à la Vierge Marie.

Histoire

Édifices primitifs

Tracé, selon Marcel Aubert, de l’emplacement, en 1150, de la cathédrale Saint-Étienne de Paris à l’ouest de la cathédrale actuelle, au niveau du parvis. La cathédrale primitive dédiée à Notre-Dame se trouvait à l’emplacement de la nef, du transept et du chœur de l’édifice actuel.
Articles détaillés : Cathédrale primitive Notre-Dame de Paris et Cathédrale Saint-Étienne de Paris.
Une tradition fait exister à l’emplacement de Notre-Dame, un temple païen gallo-romain dédié à Jupiter. Il s’agit d’un mythe historiographique reposant sur la découverte du célèbre pilier des Nautes en 1711, retrouvé sous la cathédrale, démonté et remployé dans les maçonneries du rempart gallo-romain entourant la Cité au Bas-Empire. Ce pilier, dédié effectivement à Jupiter entre 14 et 37 ap. J.-C., aurait pu se dresser n’importe où à Lutèce et être acheminé, comme bon nombre de blocs sculptés issus de monuments antiques, au IVe siècle, lors des travaux liés à la fortification de l’île, qui n’était alors que faiblement urbanisée.

Pas moins de quatre édifices religieux se succèdent avant la cathédrale de Maurice de Sully : une église paléochrétienne du ive siècle remaniée en une basilique mérovingienne, puis une cathédrale carolingienne et enfin une cathédrale romane restaurée et agrandie mais qui s’avère progressivement trop petite pour la population de Paris qui augmente rapidement.

Selon Jean Hubert, la cathédrale primitive dédiée à Notre-Dame forme, du vie au xiie siècle, avec la cathédrale Saint-Étienne une cathédrale double qui, accompagnée par le baptistère de Saint-Jean-le-Rond, constitue au Moyen Âge l’ecclésia du diocèse de Paris, le groupe épiscopal qui a précédé la cathédrale de l’évêque Maurice de Sully.

Marcel Aubert appuie la thèse de son élève en affirmant que l’église dont le mur occidental s’élevait à environ 40 mètres en avant de la façade actuelle est l’ancienne église mérovingienne de Saint-Étienne abandonnée à partir 857 et en ruines en 1112. La cathédrale primitive Notre-Dame est située plus à l’est, sur l’emplacement d’une partie de la nef, du transept et du chœur de la cathédrale actuelle. Son abside est préservée jusqu’à la construction du nouveau chœur en 1163, le culte se poursuivant dans sa nef pendant les travaux de la nouvelle cathédrale jusqu’en 1180.

Cette approche, au xxe siècle, de Jean Hubert et Marcel Aubert faisant de Saint-Étienne et Notre-Dame une cathédrale double, est cependant remise en question par les études récentes qui n’ont pas permis de confirmer les hypothèses avancées.

Première période (1163-1250)

La tradition incertaine rapportée par le chroniqueur Jean de Saint-Victor dans son Memoriale Historiarum, veut qu’entre le 24 mars et le 25 avril 1163, le pape Alexandre III alors réfugié à Sens, pose lui-même la première pierre en présence du roi Louis VII14. En l’état actuel des connaissances, la date traditionnelle du début des travaux de Notre-Dame retenue est 116315. L’essentiel des travaux se fait sous la direction de l’évêque Maurice de Sully (1160-1197) et de son successeur Odon de Sully (1197-1208), ce dernier sans lien de parenté avec le premier. On distingue quatre campagnes d’édification correspondant à quatre maîtres d’œuvre différents dont les noms ne nous sont pas parvenus.

Jehan de Chelles, Pierre de Montreuil, Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple sont les maîtres d’œuvre qui se sont succédé durant cette période. Jean de Chelles procède à l’allongement du transept, au nord d’abord (vers 1250), puis au sud et fait réaliser la façade nord du transept et sa fameuse rosace. À la suite de sa mort en 1265, son travail sur le croisillon sud est terminé par Pierre de Montreuil, aussi à l’origine de la façade sud du transept et de sa rosace. Il meurt à son tour en 1267. Pierre de Montreuil achève également les chapelles et la porte rouge. De même, il commence le remplacement des arcs-boutants du chœur.

Son successeur Pierre de Chelles construit le jubé et commence les chapelles du chevet en 1296. Ces dernières sont achevées par Jean Ravy, qui est maître d’œuvre de 1318 à 1344. Jean Ravy commence la construction des admirables arcs-boutants du chœur d’une portée de 15 mètres. Il commence aussi la confection de la clôture du chœur. En 1344, son neveu Jean le Bouteiller lui succède et travaille jusqu’en 1363. Après son décès, son adjoint Raymond du Temple termine les travaux, notamment la clôture du chœur.

Restaurations après construction

La cathédrale Notre-Dame a fait l’objet de plusieurs interventions stylistiques et architecturales, à partir de la Renaissance, où différents courants artistiques se sont succédés. En fait, on peut aussi remarquer des décorations baroques et typiquement Renaissance dans le bâtiment comme l’ajout de monuments funéraires et d’autels latéraux. Vers la fin du XVIIe siècle, la première grande restauration du bâtiment a été effectuée par le roi Louis XVI. Plus tard, en 1756, une autre retouche a eu lieu, cette fois-ci sur les fenêtres et les murs.

L’Église, symbole du catholicisme français, a été plus tard dévastée pendant la Révolution française (1789-1799). Notre-Dame ne redevient la propriété de l’Église qu’en 1801, à la suite du Concordat stipulé entre le pape Pie VII et Napoléon Bonaparte.

Restaurations à partir du XIXe siècle

Après les dommages subis en raison des ravages de la Révolution française, une nouvelle restauration de la cathédrale s’est avérée nécessaire au XIXe siècle : l’objectif précis était de la remettre en conformité avec le style médiéval d’origine. A l’issue des travaux, le 31 mai 1864, la cathédrale Notre-Dame est officiellement consacrée.

Un grand élan pour un regain d’intérêt pour la cathédrale a été donné dans cette période historique par l’écrivain Victor Hugo, qui a écrit son propre roman consacré à l’édifice catholique de Paris, intitulé Notre-Dame de Paris.

Trois cent quarante-huit ans ont déjà passé six mois et dix-neuf jours depuis que les Parisiens se sont réveillés au son de toutes les cloches qui sonnent dans le triple cercle de la Cité, de l’Université et de la ville entière.

Le 6 janvier 1482 n’est pas un jour dont l’histoire se souvient. Rien de remarquable dans l’événement qui a tant ébranlé les cloches et la bourgeoisie de Paris depuis le matin. Ce n’était pas… (INCIPIT du roman)

Du XIXe au XXe siècle, il y a eu d’autres interventions structurelles importantes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. À l’occasion du 850e anniversaire de sa fondation, Notre-Dame a fait l’objet de nouvelles améliorations avec l’introduction d’un nouveau système moderne d’éclairage intérieur à LED.

Notre-Dame, pas seulement un symbole religieux

L’importance d’un bâtiment tel que Notre-Dame pour les Parisiens, et pas seulement pour eux, s’explique par le fait que de majestueuses célébrations religieuses et d’importants rites civils s’y déroulaient autrefois. À l’intérieur de cette belle cathédrale, de nombreuses cérémonies commémoratives de personnes célèbres et des funérailles d’État ont eu lieu, ainsi que des événements politiques d’une certaine importance, comme la première Convocation des États généraux, en 1302. A l’intérieur de Notre-Dame, il y a aussi eu deux suicides : celui de l’écrivain Dominique Venner en 2013 et celui d’un jeune intellectuel en exil à Paris en 1931.

Le film de Disney de 1996, Le Bossu de Notre Dame, et la pièce de théâtre de Riccardo Cocciante de 1998 ont été inspirés par le roman d’Hugo.

Notre-Dame: l’interno

La cathédrale Notre-Dame est structurée en cinq nefs (doubles nefs). Une église gothique à cinq nefs était certainement une exception à cette époque. Sous la balustrade de la façade se trouvent les 28 statues représentant la Galerie des Rois. Ces statues, détruites pendant la Révolution française comme symboles du despotisme royal, ont ensuite été restaurées au XIXe siècle. Au centre de la façade ouest, il y a une rosace avec la Madone qui tient Jésus dans ses bras entre deux anges.

Notre-Dame : informations touristiques

La visite de la cathédrale parisienne Notre-Dame est gratuite. Ainsi, il faut s’attendre à une longue file d’attente pour y accéder vu l’affluence des touristes. Toutefois, l’ascension des Tours de la cathédrale est payante. Les heures d’ouverture sont les suivantes : Du lundi au vendredi de 8h00 à 18h45 ; samedi et dimanche de 8h00 à 19h15.

Construite entre le XIIe et le XIVe siècle, la cathédrale Notre-Dame a connu de nombreux pillages et destructions au cours de la Révolution française, avant d’être restaurée au XIXe siècle sous la direction du fameux architecte Eugène Viollet-le-Duc. Celle qui a fêté son 850e anniversaire en 2013, avec pour l’occasion, l’installation de neuf nouvelles cloches, présente donc aujourd’hui son meilleur visage aux touristes du monde entier.

L’extérieur, tout d’abord, est un merveilleux exemple de l’art gothique religieux. Véritable chef-d’œuvre, la façade ouest présente trois majestueux portails sculptés, dont celui du Jugement dernier, tandis que le côté sud de l’édifice dévoile son magnifique portail Saint-Étienne et le flanc nord son splendide portail du Cloître. À l’intérieur, on reste époustouflé par la beauté des vitraux, ainsi que par la clôture du chœur, ornée de bas-reliefs, et le précieux trésor de Notre-Dame qui accueille aujourd’hui les reliques de la Passion du Christ autrefois conservées dans la Sainte-Chapelle.

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