La vignette Crit’Air 1 à Paris offre une liberté de circulation totale dans la Zone à Faibles Emissions (ZFE). Réservée aux véhicules électriques et hybrides rechargeables, elle permet de rouler 24h/24 sans restriction horaire. Comprendre ses avantages devient indispensable face au durcissement progressif des règles de circulation dans la capitale et la métropole francilienne.
Qu’est-ce que la vignette Crit’Air 1 et comment l’obtenir
La vignette Crit’Air 1 constitue la deuxième meilleure classification environnementale pour les véhicules circulant en France, juste après la vignette verte réservée aux véhicules 100% électriques et à hydrogène. Cette pastille violette, facilement reconnaissable par sa couleur distinctive et son chiffre « 1 » bien visible, ouvre de nombreux privilèges de circulation, particulièrement dans les zones urbaines sensibles comme Paris.
Les véhicules éligibles à la vignette Crit’Air 1
La vignette Crit’Air 1 s’adresse principalement aux véhicules essence les plus récents et les moins polluants. Peuvent prétendre à cette classification les voitures particulières essence immatriculées à partir du 1er janvier 2011 et répondant aux normes Euro 5 et Euro 6. Les deux-roues essence de 50 cm³ et plus, immatriculés depuis le 1er janvier 2017, sont également concernés.
| Type de véhicule | Motorisation | Date d’immatriculation | Norme Euro | 
| Voitures particulières | Essence | À partir du 1er janvier 2011 | Euro 5 et 6 | 
| Véhicules utilitaires légers | Essence | À partir du 1er janvier 2011 | Euro 5 et 6 | 
| Deux-roues | Essence | À partir du 1er janvier 2017 | Euro 4 | 
Procédure d’obtention et modalités pratiques
L’obtention de la vignette Crit’Air 1 s’effectue exclusivement en ligne sur le site officiel certificat-air.gouv.fr. Cette démarche dématérialisée nécessite la saisie du numéro d’immatriculation du véhicule ainsi que les informations figurant sur le certificat d’immatriculation (carte grise). Le service automatisé détermine instantanément l’éligibilité du véhicule et sa classification.
Le coût de la vignette s’élève à 3,81 euros, comprenant 3,11 euros pour le certificat et 0,70 euro de frais d’affranchissement. Le paiement s’effectue par carte bancaire, et la vignette est expédiée par voie postale dans un délai d’environ une semaine. Un justificatif PDF provisoire est immédiatement téléchargeable après la commande, permettant de circuler en attendant la réception de la vignette physique.
Les privilèges de circulation des véhicules Crit’Air 1 dans Paris
Les détenteurs de vignettes Crit’Air 1 bénéficient d’une liberté de circulation totale dans la capitale et sa métropole. Ces véhicules les plus propres disposent de privilèges uniques qui les distinguent nettement des autres catégories de véhicules.
Circulation libre 24h/24 et 7j/7 dans toute la ZFE
Les véhicules Crit’Air 1 peuvent circuler sans aucune restriction dans l’ensemble de la Zone à Faibles Émissions mobilité (ZFE-m) du Grand Paris. Cette zone s’étend sur 77 communes de la petite couronne parisienne, délimitée par l’autoroute A86. Le périmètre inclut le boulevard périphérique parisien, les bois de Vincennes et de Boulogne, offrant ainsi un territoire de circulation étendu couvrant Paris intramuros et l’ensemble des communes limitrophes.
Contrairement aux autres catégories de véhicules, les Crit’Air 1 ne subissent aucune restriction horaire. Ils peuvent rouler librement de jour comme de nuit, en semaine comme le week-end, sans distinction d’horaire ou de jour de la semaine.
Comparaison avec les restrictions des autres catégories
Cette liberté totale contraste fortement avec les restrictions imposées aux autres vignettes :
| Catégorie Crit’Air | Statut depuis janvier 2025 | Restrictions horaires | 
| Crit’Air 1 | Circulation libre | Aucune | 
| Crit’Air 2 | Circulation autorisée | Aucune (jusqu’en 2028) | 
| Crit’Air 3 | Interdiction depuis janvier 2025 | 8h-20h en semaine | 
| Crit’Air 4 et 5 | Interdiction depuis juin 2021 | 8h-20h en semaine | 
Mesures d’exception pour les autres catégories
La Métropole du Grand Paris a accordé certaines souplesses aux véhicules interdits. Les propriétaires de véhicules Crit’Air 3 bénéficient de 24 jours de dérogation par an pour circuler dans la ZFE malgré l’interdiction. Une année de tolérance pédagogique a également été instaurée, privilégiant l’information plutôt que la sanction pour faciliter l’adaptation des automobilistes à ces nouvelles règles.
Stationnement et autres avantages des véhicules Crit’Air 1
Les détenteurs de vignettes Crit’Air 1 bénéficient d’avantages substantiels qui dépassent la simple liberté de circulation dans la ZFE parisienne. Ces privilèges concernent notamment le stationnement et diverses incitations financières mises en place pour encourager l’adoption de véhicules moins polluants.
Politiques de stationnement préférentiel pour les Crit’Air 1
Plusieurs communes de la métropole parisienne ont instauré des mesures favorables aux véhicules Crit’Air 1 en matière de stationnement. Ces politiques visent à récompenser les conducteurs ayant fait le choix de véhicules peu émetteurs de polluants atmosphériques.
| Type d’avantage | Description | Communes concernées | 
| Tarifs réduits | Réduction de 50% sur les tarifs horaires | Paris, Boulogne-Billancourt | 
| Places réservées | Emplacements dédiés aux véhicules propres | Levallois-Perret, Neuilly-sur-Seine | 
| Durée prolongée | Stationnement gratuit jusqu’à 2h | Issy-les-Moulineaux, Courbevoie | 
Privilèges lors des pics de pollution
Durant les épisodes de pollution atmosphérique, la circulation différenciée entre en vigueur. Seuls les véhicules Crit’Air 1, électriques et hybrides rechargeables peuvent alors circuler librement, conférant un avantage considérable aux détenteurs de ces vignettes pour maintenir leur mobilité quotidienne.
Incitations financières disponibles
Les propriétaires de véhicules Crit’Air 1 peuvent prétendre à plusieurs dispositifs d’aide :
- Bonus écologique pouvant atteindre 7 000 € pour les véhicules électriques
- Prime à la conversion jusqu’à 5 000 € pour le remplacement d’un ancien véhicule
- Exonération totale ou partielle de la taxe sur les véhicules de société
- Réduction de la taxe de circulation dans certaines régions
Perspectives d’évolution du dispositif
L’horizon 2028-2030 dessine une évolution progressive du système Crit’Air. Les véhicules Crit’Air 2 devraient être interdits en juillet 2028, puis potentiellement les Crit’Air 1 vers 2030. Cette trajectoire positionne les véhicules électriques comme les seuls à terme autorisés dans les ZFE, renforçant l’intérêt des investissements actuels dans ces technologies propres pour garantir une mobilité pérenne dans les zones urbaines denses.
Comparaison avec les autres zones à faibles émissions en France
Les véhicules Crit’Air 1 bénéficient d’une liberté de circulation remarquable dans l’ensemble des zones à faibles émissions françaises, mais les règles varient selon les territoires et continuent d’évoluer rapidement.
Lyon et la Métropole du Grand Paris : des restrictions renforcées
Depuis le 1er janvier 2025, Lyon et Paris appliquent des règles identiques concernant l’exclusion des véhicules Crit’Air 3. Dans la ZFE du Grand Lyon, les véhicules diesel immatriculés avant 2011 et essence d’avant 2006 ne peuvent plus circuler de 7h à 20h en semaine. La Métropole du Grand Paris maintient ses horaires de 8h à 20h du lundi au vendredi, excluant les jours fériés. Les détenteurs de vignettes Crit’Air 1 conservent leur accès total dans ces deux zones, contrairement aux 780 000 véhicules désormais interdits dans le Grand Paris.
Montpellier et Grenoble : des pionniers volontaires
Montpellier et Grenoble ont anticipé le calendrier national en interdisant également les Crit’Air 3 dès janvier 2025, bien qu’elles ne soient que des « Territoires de vigilance » sans obligation réglementaire. Cependant, la métropole de Montpellier a voté un moratoire en février 2025 pour suspendre les sanctions jusqu’en 2027. À Grenoble, l’interdiction des Crit’Air 3 était initialement prévue pour 2027, mais la ville a accéléré le processus.
L’extension nationale : 30 nouvelles ZFE obligatoires
La loi d’orientation des mobilités impose la création de ZFE dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Parmi les 42 territoires concernés, Strasbourg applique des restrictions aux Crit’Air 4, 5 et non classés, avec une interdiction des Crit’Air 3 programmée pour 2027. À Marseille et Rouen, seuls les véhicules les plus polluants (Crit’Air 4, 5 et non classés) sont exclus.
Débats sur l’avenir des ZFE
Les discussions actuelles sur une potentielle suppression des ZFE soulèvent des enjeux financiers considérables. Selon les études récentes, l’abrogation coûterait plus de 9 milliards d’euros à la France, notamment en raison des investissements déjà réalisés et des sanctions européennes possibles pour non-respect des normes de qualité de l’air.
Contrôles et sanctions : ce que risquent les autres catégories
Les détenteurs de vignettes Crit’Air 1 bénéficient d’un avantage considérable : ils échappent totalement aux risques de sanctions liés à la circulation dans les zones à faibles émissions. Contrairement aux autres catégories de véhicules, leur liberté de circulation reste intacte, sans crainte d’amende ni de contrôle restrictif.
Le système de sanctions en vigueur
Les automobilistes circulant avec des véhicules non autorisés dans les ZFE s’exposent à des amendes forfaitaires dont les montants varient selon le type de véhicule. Les véhicules particuliers, utilitaires légers et deux-roues encourent une amende de 68 euros, tandis que les poids lourds, bus et autocars font l’objet d’une sanction plus lourde de 135 euros. Ces tarifs, fixés par le code de la route, s’appliquent uniformément sur l’ensemble du territoire français concerné par les restrictions.
Type de véhiculeMontant de l’amende
| Véhicules particuliers et utilitaires légers | 68 euros | 
| Poids lourds, bus et autocars | 135 euros | 
Les méthodes de contrôle déployées
Le contrôle du respect des règles ZFE s’appuie sur deux dispositifs complémentaires. D’une part, les agents physiques – police municipale et agents ASAP (Agents de surveillance de la voie publique) – effectuent des contrôles visuels de la présence et de la conformité des vignettes Crit’Air. D’autre part, les systèmes de lecture automatique des plaques d’immatriculation, actuellement en cours de déploiement progressif, permettront à terme un contrôle automatisé et systématique.
Une verbalisation encore limitée
Malgré l’entrée en vigueur des restrictions, les statistiques de verbalisation demeurent relativement faibles. Cette situation s’explique par la priorité accordée à la période pédagogique, privilégiant l’information et la sensibilisation plutôt que la répression immédiate. Airparif, l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France, continue de jouer un rôle déterminant dans le suivi des niveaux de pollution atmosphérique. En cas de pics de pollution exceptionnels, des mesures d’urgence temporaires peuvent être activées, renforçant ponctuellement les restrictions de circulation pour tous les véhicules, y compris dans des communes comme Vincennes situées en périphérie de la zone.
Évolution future et conseils pour optimiser sa mobilité
L’horizon de la mobilité urbaine parisienne s’oriente vers une transformation radicale des modes de déplacement. Les détenteurs de vignettes Crit’Air 1 bénéficient actuellement d’une position privilégiée, mais l’évolution réglementaire annonce des changements progressifs qui concerneront à terme l’ensemble du parc automobile.
Calendrier des restrictions futures et perspectives réglementaires
Le Grand Paris suit un calendrier d’interdictions progressives qui s’étendra sur la prochaine décennie. Les véhicules Crit’Air 2 seront visés pour juillet 2028, une échéance initialement prévue en juillet 2025 mais reportée pour faciliter l’adaptation des automobilistes. Cette mesure concernera principalement les véhicules diesel Euro 5 et Euro 6 immatriculés entre 2011 et 2015.
AnnéeCatégorie interditeVéhicules concernés
| 2028 | Crit’Air 2 | Diesel Euro 5-6 (2011-2015) | 
| 2030 | Crit’Air 1 | Essence Euro 5-6, Diesel Euro 6 récents | 
Vers 2030, selon les objectifs de neutralité carbone, même les certificats Crit’Air 1 pourraient être concernés par des restrictions, marquant une transition définitive vers le tout électrique.
Transition vers l’électrique et infrastructure de recharge
La Métropole du Grand Paris prévoit des investissements massifs dans les infrastructures de recharge, avec l’objectif d’atteindre 75 000 points de recharge publics d’ici 2030. Cette évolution accompagne la montée en puissance des véhicules électriques, seuls à bénéficier de la vignette verte.
Conseils pratiques pour anticiper les changements
Pour optimiser sa mobilité future, plusieurs stratégies s’offrent aux automobilistes :
- Anticiper le renouvellement véhiculaire en se tournant vers l’électrique ou l’hybride rechargeable
- Exploiter les aides gouvernementales disponibles : bonus écologique, prime à la conversion
- Développer l’usage des transports en commun du Grand Paris : métro, RER, bus, avec l’arrivée du Grand Paris Express
- Adopter les alternatives de mobilité douce : vélo, trottinette électrique, covoiturage
Débats sociaux et solutions d’équité
Ces mesures soulèvent des questions d’équité sociale pour les ménages modestes ne pouvant renouveler facilement leur véhicule. Des solutions sont envisagées : extensions des aides financières, développement du transport public, création de zones de stationnement périphériques avec navettes électriques.

