Le père Chauvelot, Créateur de Malakoff

Publié le : 30 août 20173 mins de lecture

Tout d’abord ce village reçut le nom de Californie, vers 1848, époque à laquelle tant de malheureux, déclassés pour la plupart, allèrent tenter la fortune dans les gisements aurifères de l’Australie.

Le viilage fut fondé par un nommé Alexandre Chauvelot. Ce Chauvelot d’abord chanteur ambulant, puis rôtisseur et spéculateur finit propriétaire, et voici comment. Etant parvenu à amasser, malgré ses différents métiers, quelques tintinnabulants rougets, il acheta des terrains incultes entra Vanves et Paris, dans la plaine de Montrouge ; y bâtit des masures qu’il loua — avec bénéfices.

En effet, tout un peuple à la mine hagarde et aux vêtements rapiécés se rua bientôt dans les bâtisses du « père Chauvelot ». Une fois la colonie constituée et prospère, il fallut la baptiser.

Ma foi, les guerres d’Orient battaient leur plein, les cerveaux étaient surexcités ; Chauvelot bâtit une tour en charpente qu’il appela Malakoff. C’était en 1858.

Pendant trois années encore, ce fut la prospérité : un petit enclos enserra la tour, des bosquets s’édifièrent, et les Parisiens y vinrent le dimanche, chanter, le verre en main, des couplets patriotiques.

Les affaires marchaient bien quand la mort, sinistre faucheuse, enleva Chauvelot à l’affection de ses compatriotes (1861). Ce fut la débâcle.

Les héritiers conservèrent la fameuse tour mais se brouillèrent avec les concessionnaires de la colonie qui déguerpirent. Puis 1870 arriva. Le génie militaire rasa les maisonnettes qui se trouvaient dans la zone ; la tour de Malakoff, même, ne trouva point grâce devant le fer des démolisseurs.

L’année terrible écoulée, la tour fut rebâtie, mais le temps accomplit lentement son œuvre destructrice et, maintenant, cette descendante du fanion des populations primitives s’effrite et s’effondrera piteusement dans le premier ouragan de l’équinoxe.

V. B. – Guide à la tour Malakoff et à la Californie parisienne : rendez-vous de la bonne société aux portes de la capitale par H. Castillon, … sous la direction de M. Chauvelot – 1860

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